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07 June 2022

Intégrer l’action, la recherche et l’enseignement

Rencontre avec Dominique Rossier, chargée d’enseignement, récemment nommée présidente de la Fédération genevoise de coopération.

Vous êtes chargée d’enseignement en études du développement à l’Institut, où vous êtes responsable pour l'Afrique francophone du programme académique de formation continue en politiques et pratiques du développement. Vous avez été récemment nommée présidente de la Fédération genevoise de coopération (FGC). Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours?

Je suis juriste et urbaniste de formation. Après une expérience professionnelle à Genève – j’ai participé à l’élaboration de l’Image directrice du quartier des Grottes – je suis partie vivre en tant que coopérante dans différents pays sahéliens. J’ai travaillé dans des cabinets techniques dans le domaine de l’aménagement du territoire et je me suis spécialisée dans la conduite des processus participatifs. Dès mon retour en Suisse, j’ai repris des études de développement à l’Institut et, parallèlement, je me suis engagée comme bénévole à la FGC.

Je me suis toujours sentie à l’aise à l’Institut, car j’ai pu valoriser toute mon expérience de terrain dans le cadre de mon enseignement, en particulier dans le programme «politiques et pratiques du développement » (DPP), qui réunit chaque année un public de professionnels expérimentés.

Quelles sont les particularités et les atouts de la FCG?

La FGC est l’organisation faîtière qui réunit à Genève les principales organisations non gouvernementales (ONG) actives dans le domaine de la coopération. Elle représente les forces de la société civile et, à ce titre, est un fantastique lieu d’échanges, de formation et d’action. Elle a un rôle essentiel à jouer pour maintenir la diversité des ONG à Genève, penser la coopération de demain et mettre en œuvre des projets qui répondent avant tout aux besoins des populations. Dernièrement, la FGC a consolidé un riche programme de formation ciblé sur les besoins des organisations membres, car les ONG doivent toujours davantage faire preuve de professionnalisme dans la conduite de leurs activités.

Vous avez travaillé bénévolement de nombreuses années à la FGC, notamment en qualité de coprésidente de la commission technique. En quoi cette expérience contribue-t-elle à nourrir votre enseignement?

Pendant mes huit ans à la coprésidence de la commission technique, j’ai pu prendre connaissance et analyser des projets en lien avec les principaux défis de la coopération au développement. Les échanges avec les organisations membres de la FGC qui déposent les projets ont été particulièrement riches et stimulants. Toute cette expérience a été la bienvenue pour enrichir mes cours. J’ai toujours ressenti l’importance et l’intérêt d’intégrer l’action, la recherche et l’enseignement. Les étudiant·e·s sont intéressé·e·s par la mise en relation de la théorie avec des situations concrètes, qui reflètent les problématiques qu’ils et elles rencontreront dans leur vie professionnelle.
 

Quelles sont les priorités et les défis actuels de la coopération internationale?

Les défis sont immenses et amplifiés par les situations de crises sécuritaires, politiques et climatiques des pays concernés. Deux défis me semblent particulièrement importants.

Le premier est de contribuer à une meilleure appropriation des politiques et des activités du développement par les acteurs du Sud. Nous progressons dans cette direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour consolider cette ownership. Notre rôle est d’appuyer des dynamiques existantes et de nous aligner sur les priorités et les agendas de nos partenaires.

Le second défi concerne la cohérence de nos actions en matière de coopération de manière générale. L’objectif est de servir le développement avec comme boussole les objectifs de développement durables qui peuvent nous réunir et nous servir de référence pour harmoniser nos stratégies.