Les économistes ont compris depuis longtemps que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu. Un sortant ne peut pas gagner quand le chômage est en train d’augmenter, c’est aussi simple que ça. Gordon Brown, Brian Cowen, José-Luis Zapatero, José Socrates l’ont découvert à leurs dépens. Il est stupéfiant que Sarkozy n’ait rien fait pour éviter ce piège entièrement prévisible. Ce n’est en fait que l’une des sept erreurs économiques majeures du quinquennat. Toutes révèlent une caractéristique du président sortant: sa conviction que le politique prime sur l’économique. Le volontarisme, érigé en règle de gouvernement, consiste à croire que tout problème économique a une solution purement politique. L’expérience, mille fois répétée, est que l’on ne viole pas impunément les principes économiques.
La première faute économique de Sarkozy remonte au tout début de son quinquennat. Pour des raisons politiques, il a voulu maintenir le principe des 35 heures en inventant une petite usine à gaz, la baisse de charges sur les heures supplémentaires. En période de croissance soutenue, ça aurait pu marcher mais les ralentissements sont inévitables et la mesure est devenue coûteuse et inefficace quand les entreprises ont été amenées à utiliser le dispositif pour financer la baisse des heures travaillées. Une promesse emblématique a été galvaudée.
La deuxième faute – commise ailleurs, en Allemagne et aux États-Unis notamment – a consisté à faire face à la crise en subventionnant le chômage et les industries déclinantes, en l’occurrence l’automobile. Résultat, les ventes de voitures se sont maintenues en 2009, mais elles ont ensuite fondu et les constructeurs se retrouvent avec des capacités de production excessives. PSA a commencé à se vendre à GM, et ce n’est que le début. Et, bien sûr, le chômage a augmenté.
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Cet article représente l'opinion de l'auteur.
Charles Wyplosz est professeur d’économie internationale. Il est directeur du Centre International d’Etudes Monétaires et Bancaires (CIMB), qui est associé à l'Institut. Il est spécialiste du système monétaire international, des taux de change, des crises financières, de l’intégration européenne, de l’intégration monétaire régionale et des réformes économiques en Europe.
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