Si les jeunes votent moins, ils s’engagent autrement. C’est autour de cette idée qu’un événement de la Semaine de la démocratie à Genève a réuni responsables politiques, associations et fondations pour réfléchir aux nouvelles formes d’engagement des jeunes et au rôle des acteurs associatifs et philanthropiques dans leur accompagnement.
Cet événement était organisé par l’Office cantonal de l’économie et de l’innovation (OCEI), le Centre Albert Hirschman sur la démocratie de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), le Centre en philanthropie (GCP) de l’Université de Genève, et SwissFoundations, l’association des fondations donatrices suisses.
L’ouverture a été assurée par Mme la Conseillère d’État Delphine Bachmann, qui a rappelé que l’engagement politique doit concerner toutes les générations. Selon elle, la génération Z invente de nouvelles formes d’expression politique qui méritent reconnaissance à un moment où les démocraties traversent une crise de confiance.
La soirée s’est poursuivie avec une saynète proposée par l’association Et Pourquoi Pas ?, illustrant les dilemmes de la participation citoyenne. Fondée pour encourager le vote des jeunes, l’association est aujourd’hui présente dans dix-neuf communes romandes. Son président Stéphane Garcia a présenté les activités menées sur le terrain, avant un échange entre Caroline Simone et Mateo Solari Moran sur les pratiques d’engagement local.
La table ronde, modérée par Nicolas Duvoux, professeur et directeur du Centre en philanthropie de l’Université de Genève, a réuni Christina Kitsos, conseillère administrative de la Ville de Genève, Marc Maugué, secrétaire général de la Fondation Hans Wilsdorf, Laurie Liccardo, vice-présidente de l’association Et Pourquoi Pas ?, et Christine Lutringer, directrice exécutive du Centre Albert Hirschman sur la démocratie.
Les échanges ont mis en lumière plusieurs processus transversaux. Christina Kitsos a souligné les effets de la désinformation et de la fragilisation des médias sur la participation civique. Marc Maugué a interrogé la tendance à considérer l’abstention comme un problème exclusivement « jeune », rappelant que la jeunesse s’exprime aussi à travers d’autres canaux, de la mobilisation climatique aux réseaux sociaux. Laurie Liccardo a insisté sur le rôle du collectif : la confiance, selon elle, naît dans des espaces inclusifs et horizontaux. Christine Lutringer a élargi la discussion en soulignant que la démocratie s’exerce aujourd’hui sur de multiples terrains thématiques, numériques et communautaires, où la frontière entre participation formelle et informelle devient de plus en plus floue.
En conclusion, Marie Wyss, de SwissFoundations, a rappelé qu’il n’existe pas de réponse unique ni de portrait-type du jeune citoyen. La relation des jeunes à la démocratie est plurielle, en constante évolution, et requiert de repenser les espaces d’expression et de décision.