Le 22 août dernier, la Russie a pris sa place au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Admise au mois de décembre dernier, la Russie a rejoint l’OMC après que la procédure de ratification au parlement russe a pris son cours. L’issue de cette procédure était déterminée d’avance grâce au contrôle que le parti présidentiel détient sur le législatif. C’était, toutefois, une ratification plus turbulente que prévu à cause de l’opposition vive manifestée par le Parti communiste – oui, on oublie trop souvent que le Parti communiste reste la deuxième force politique du pays. La Russie est ainsi devenue le 156e membre de l’OMC, après le Monténégro et Samoa admis au printemps dernier et juste avant l’accession du Vanuatu.
L’admission de la Russie à l’OMC met donc une fin heureuse à une candidature qui aurait piétiné pendant dix-huit ans. Les raisons invoquées pour cette lenteur ont toujours été suspectes. La Russie ne serait pas une économie de marché. En fait, une telle déclaration n’est qu’un raccourci. La Chine est bien membre depuis 2001 même si elle a pris quinze ans pour le devenir. La raison véritable des obstacles que la Russie a rencontrés sur son chemin vers l’OMC réside dans l’usage fait de la politique de l’organisation qui dicte que les conditions d’admission soient taillées sur mesure pour chaque pays et fassent l’objet d’une négociation. Par ailleurs, l’admission d’un nouveau membre ne peut se faire que par un vote unanime. Ainsi, l’accession de la Russie est devenue l’otage, non seulement des objectifs commerciaux poursuivis par les membres de l’OMC, mais également de leurs buts politiques. Les Etats-Unis restent méfiants et réticents à révoquer une législation antisoviétique – l’acte Jackson-Vanik de 1974 – qui a perdu depuis longtemps sa raison d’être. Mais la plus coriace dans l’opposition à la Russie a été la Géorgie, anticipant et poursuivant ainsi à Genève la guerre contre son grand voisin, qu’elle a perdue en 2008.
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Cet article a été publié dans Le Temps du 4 septembre 2012.
Professeur d’histoire internationale, Andre Liebich enseigne à l’Institut depuis 1989. Ses domaines d’expertise portent plus particulièrement sur les questions politiques et la politique étrangère en Russie ainsi que dans les pays d’Europe de l’Est.
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