news
Corporate
07 January 2013

Le rôle de la Suisse à l'ONU

Pour le professeur Andrea Bianchi, «small is beautiful».

A l’occasion d’une table ronde sur le thème du Conseil de sécurité, tenue à l’Institut de hautes études internationales et du développement il y a quelques semaines, Paul Seger, ambassadeur de la Suisse auprès des Nations unies à New York, m’a demandé de résumer en une seule phrase le rôle de la Suisse à l’ONU. Sans réfléchir, j’ai répondu: «small is beautiful.» Les réactions instinctives sont parfois dangereuses, car elles ne passent pas par le filtre de la raison. Pourtant, je crois que dans ce cas particulier ma réponse a capté l’essentiel de ce que j’ai voulu exprimer.

Je pense avoir été influencé inconsciemment par l’initiative diplomatique lancée récemment à l’ONU par la Suisse et quatre autres pays (Costa Rica, Jordanie, Liechtenstein et Singapour), dénommés ensemble les «cinq petits Etats» (Small Five). L’initiative avait pour objectif de proposer un projet de résolution à l’attention de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de renforcer la responsabilité, la transparence et l’efficacité du Conseil de sécurité. Comme on le sait, au sein du Conseil, organe dont la responsabilité principale est le maintien de la paix et de la sécurité internationales, cinq pays (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) disposent d’un droit de veto. Cette prérogative empêche toute action contre les intérêts de l’un de ces cinq pays. En ce moment, par exemple, la menace de veto de la part de la Russie rend impossible toute intervention musclée du Conseil en Syrie.

La proposition du groupe des petits Etats ne visait pas à activer le système de révision formelle de la Charte des Nations unies. Cela aurait requis une procédure assez complexe, exigeant notamment l’approbation des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Pourquoi donc renonceraient-ils volontairement à leur privilège? La plupart des grands projets de réforme du Conseil de sécurité donnent l’impression de brouiller les pistes et de détourner l’attention du vrai problème, à savoir que les cinq grands ne veulent pas de réforme.

Lire l'intégralité de l'article.

Cet article a été publié dans Le Temps du 7 janvier 2013.

Andrea Bianchi est professeur à l'Institut depuis 2002. Ses publications traitent des domaines relatifs aux droits de l'homme, au droit économique international, au droit de la juridiction et des immunités de juridiction, ainsi qu'au droit international de l'environnement, de la responsabilité de l'Etat et au droit des traités.

Autre article du professeur Andrea Bianchi publié dans Le Temps: Tensions Israël-Iran