Une diplomatie religieuse est le plus souvent définie comme intégrant la religion dans un jeu diplomatique plus large, comme par exemple le rapport de la France laïque aux missions catholiques à l'époque coloniale, l'utilisation du pèlerinage de La Mecque par l'Arabie saoudite ou bien le rôle du Dyanet turc dans l'immigration turque en Europe. Mais peut-on parler d'une diplomatie d'inspiration religieuse qui porterait non pas sur l'objet religion, mais sur des valeurs proprement religieuses telles que la "vie" (par opposition à l'avortement), la "paix" ou la liberté de culte ? Entre autres exemples, les voyages du Pape François au Moyen-Orient donnent matière à penser.
Olivier Roy est professeur à l’Institut Universitaire Européen, où il a dirigé le projet ReligioWest, dans le cadre du Robert Schuman Centre for Advanced Studies. Il a été directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et professeur invité à Berkeley University. Il travaille sur l’islam politique, le Moyen-Orient, l’islam en Occident et enfin sur les religions comparées. Il est l’auteur, entre autres, de L’Islam mondialisé (2002), Le Djihad et la Mort (2016) et L’Europe est-elle chrétienne? (2019).
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.