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Alumnus Legacy
10 February 2020

Acteur du changement: Henri Jean Schmitt

Député au Grand Conseil genevois (1957-1965), conseiller national (1963-1975), conseiller d’État (1965-1977), président du Parti radical suisse (1968-1974) et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (1972-1976), Henri Schmitt reste dans l’esprit de nombreux Genevois le magistrat défendant avec conviction la loi et l’ordre face aux manifestants et à la rue à la fin des années 1960.

Pourtant, la réalité est plus complexe. Issu d’un milieu simple, le jeune étudiant en droit à l’Institut (1948-1949) a travaillé pour payer ses études. Il a ainsi rapidement appris à se battre en ne comptant que sur son intelligence, sa volonté et son courage.

Lorsqu’il se lance dans la vie politique, il le fait avec une idée claire de l’objectif à atteindre. Ambitieux, il a une carrière politique rectiligne et rapide. Animé d’une réelle volonté de progrès, il lance, à Genève, avec les jeunes radicaux, la démocratisation des études. À Berne, il est l’auteur de la motion qui a conduit à l’introduction du suffrage féminin.

À la tête du délicat Département de justice et police entre 1965 et 1973, il ne fait pas qu’assurer le maintien de l’ordre : la création du Tribunal administratif démontre l’importance qu’il attache à la défense des droits du citoyen. Et les premières zones piétonnières attestent de son ouverture aux questions d’environnement.

Ses trois mandats électifs, à Genève, à Berne et à Strasbourg, lui permettent de satisfaire son goût des voyages et des contacts internationaux : plus d’un conseiller fédéral a rencontré en secret un homme politique arabe ou chinois dans le carnotzet de sa villa du Grand-Saconnex. Dans ces circonstances, ceux qui voyaient en Henri Schmitt un homme public aux certitudes sonores découvrent un magistrat fin et nuancé, détenteur de secrets parfois lourds à porter, qui apparait plus préoccupé des rapports entre la raison d’État et les libertés individuelles que de la prochaine manifestation.

Cet article est largement inspiré de l’article de Guy-Olivier Segond, paru dans le Journal de Genève le 9 mars 1982.
 

Le politicien genevois (à droite), candidat officiel du parti radical pour l'élection au Conseil fédéral, en discussion avec Pierre A. Graenicher, correspondant de Ringier, en novembre 1973. Photographie de Rolf Widmer (Ringier Bildarchiv, BL7310539) © Staatsarchiv Aargau / Ringier Bildarchiv.