Cette exposition photographique, organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie, présente des manuscrits issus de l’exceptionnel patrimoine culturel présent au Mali, notamment à Tombouctou. Des panneaux explicatifs et un film accompagnent les photographies de ces manuscrits précieux pour le patrimoine de l’humanité.
La prise de conscience de la communauté internationale à l’égard des manuscrits de Tombouctou a débuté lors de la prise de l’ancienne capitale de l’Empire songhaï par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda en 2012. A la suite de la destruction de mausolées et d’anciens textes religieux, des opérations d’exfiltration des manuscrits ont eu lieu, qui ont permis de sauver près de 80 % des manuscrits.
Près de 900 000 manuscrits anciens, écrits ou copiés depuis le XIIIe siècle, se trouveraient au Mali, dont 100 000 à Tombouctou. A l’époque de la Renaissance en Europe, Tombouctou possédait une université renommée, celle de Sankoré, ainsi qu’une centaine d’écoles, attirant enseignants et élèves d’Egypte, du Maroc, d’Andalousie ou de l’empire du Ghana pour étudier la théologie coranique, le droit, la grammaire, la poésie, les mathématiques, l’astronomie et la médecine. La ville accueillait ainsi plus de 25 000 étudiants et de nombreuses bibliothèques qui renfermaient une partie de la production scientifique de ses écoles.
Pour Jean-Michel Djian*, journaliste et expert ayant participé aux opérations de sauvetage, « la reconnaissance de cette mémoire écrite est peut-être le meilleur moyen d’en finir avec ceux qui répètent que l’“Afrique n’a pas d’histoire” ».
Mai 2015, bibliothèque Kathryn et Shelby Cullom Davis.
Entrée libre.
* Pour en savoir plus : Jean-Michel Djian. 2012. Les manuscrits de Tombouctou : Secrets, mythes et réalités, Paris : JC Lattès. Cet ouvrage a servi de base pour l’exposition