Le mardi 6 février, le professeur honoraire Mohammad-Reza Djalili, spécialiste de l’Iran, a analysé les causes et les conséquences des protestations récentes en Iran, lors d’un Lunch Briefing organisé par l’Institut.

« Alors que la République islamique semble remporter des victoires à l’extérieur, une révolte populaire mobilise l’Iran profond. Les récentes protestations sont parties de la périphérie du pays et se sont étendues comme une trainée de poudre. Les sanctions internationales continuent à jouer un rôle dans la détérioration de la situation économique du pays mais la mauvaise gestion et le rôle des fondations religieuses et des Gardiens de la révolution dans l’économie sont aussi responsables de cet échec ». Il a rajouté que « l’une des principales causes du malaise iranien est, plus généralement, la question des inégalités entre riches et pauvres, hommes et femmes, chiites et minorités religieuses, clientèles du régime et les autres. Et qu’à cela s’ajoute la corruption qui gangrène toute la société iranienne ».

Le professeur Djalili a conclu en indiquant « que les protestations de 2017-2018 annoncent un tournant dans l’histoire de la République islamique. Si le régime est incapable d’entreprendre des réformes profondes, tout peut arriver. En Iran, comme ailleurs, la ressource politique qui compte le plus est la confiance dans l’avenir et cette ressource est pour l’heure clairement manquante. » 

Les Lunch Briefings de l'Institut offrent au public une occasion unique de débattre de sujets d'actualité avec nos professeurs et nos experts invités. Ils se déroulent entre 12h30 et 13h30 et sont conçus de manière à laisser une large place au dialogue.