Ancienne colonie de l’Empire russe, l’Asie centrale – le Turkestan à l’époque – perçoit, comme d’autres parties du monde, l’onde de choc de la Grande Guerre dès 1914 mais elle est véritablement impliquée dans ce conflit à partir de 1916 lorsque les musulmans d’Asie centrale sont appelés à servir dans les bataillons de travail au sein de l’armée russe. L’établissement du pouvoir soviétique dans les années 1920, puis 1930 s’accompagne de politiques modernisatrices souvent souhaitées par les intellectuels réformistes (émancipation des femmes et laïcisation des sociétés) mais violentes. Se mettent alors en place un nouveau système de domination et une idéologie destructrice, qui atteignent leur apogée en 1937-38 avec les purges staliniennes. Comment les cinéastes d’Asie centrale ont-ils perçu, vécu et transmis l’aventure révolutionnaire dans son rapport à la religion et à la construction du fait national?
La conférence de Cloé Drieu, chargée de recherche au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques, sera accompagnée de la projection de La Fiancée de l’Ishan de Oleg Frelikh (Ouzbékistan, 1931).
Le Colloque International de la Chaire Yves Oltramare 2020 intitulé « Religion, politique et cinéma » suivra cette conférence inaugurale le mardi 13 octobre.
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.