La religion a toujours entretenu une relation ambiguë et parfois polémique avec le cinéma, et le politique n’y a jamais été pour rien. Exemple emblématique, la violente bataille autour de La Dernière tentation du Christ de Martin Scorsese, homme de foi catholique, n’a pas été déclenchée, en 1983, par l’épiscopat américain ou le Vatican, mais par des réseaux fondamentalistes protestants animés de considérations électoralistes et idéologiques, sur la base de la nouvelle alliance entre les Républicains et les évangéliques, laquelle contribuera in fine à porter au pouvoir Donald Trump en 2016 et à aligner la diplomatie étatsunienne sur les positions de la droite ultra-sioniste israélienne. De nos jours le cinéma est au cœur du débat public qu’alimentent la montée électorale et l’accession au pouvoir de partis nationalistes, par exemple en Pologne, en Russie, en Inde. Il est également un vecteur de la prédication ou de la propagande fondamentaliste, singulièrement pentecôtiste et djihadiste, ou, au contraire, de sa dénonciation.
La chaire Yves Oltramare Religion et politique dans le monde contemporain a pour mission d’apporter une contribution scientifique majeure à l’analyse de l’impact des rapports entre religion et politique sur l’évolution des sociétés et du système international.